mardi 4 novembre 2014

ARRIVEE CHAOTIQUE A CHYPRE

Gaëlle et moi c'est plus de 20 ans d'amitié. Alors pour nos 30 ans, nous avons voulu nous offrir un beau cadeau en laissant hommes et enfants le temps d'une semaine de voyage.

Samedi 25 octobre, nous décollons pour Chypre. Pour déconnecter de nos vies d'épouses et mères modèles, nous avons opté pour un road trip en toute liberté qui réveillera les aventurières qui sommeillent en nous.

Arrivées à Larnaka à 19h, il nous faut rejoindre notre hôtel (les aventurières aiment quand même leur confort). Heureusement, un homme nous attend à l'aéroport, une petite pancarte à la main. Il nous remet les clefs de notre voiture de location ainsi qu'une carte et des indications pour trouver l'hôtel. L'aventure peut commencer, nous sommes toutes excitées !!!

Quelques difficultés toutefois (3x rien...) :
- il fait nuit noire (nous apprendrons plus tard que la nuit tombe avant 17h, maudit soit le changement d'heure ! )
- l'hôtel se situe à l'autre bout de l'île (pas bien grave)
- la voiture a une boîte de vitesse automatique, une première pour nous (ça se corse...)
- les chypriotes roulent à gauche (misère ! )

Courageuse mais pas téméraire, je laisse lâchement le volant à Gaëlle. Nous laissons partir M. Pancarte en lui confirmant notre grande expérience en matière de voiture automatique (no comment). Nous nous en sortons plutôt bien puisqu'il ne nous faut que quelques minutes pour trouver la marche avant. Des vraies pilotes ! Notre feuille de route nous invite à prendre la direction de Nicosie. En bonnes élèves, nous suivons le panneau Nicosia et empruntons l'autoroute.

Nous nous interrogeons cependant sur les 6 positions différentes du levier de vitesse. Si nous avons trouvé la marche avant et la marche arrière, nous ignorons à quoi correspondent les 4 autres. Pas fières, mais prudentes, nous tentons un petit appel téléphonique aux hommes restés en France (pour jouer les femmes indépendantes, nous attendrons demain). Daniel : ne sait pas, Papa : pas là, Joseph nous renseigne enfin après une petite recherche sur Google.

Cela fait maintenant 40 km que nous roulons et nous n'avons plus aperçu de panneau Nicosie : une petite vérification s'impose. Nous approchons d'Agia Napa. La carte nous l'indique à la pointe sud-est de l'île, soit complètement à l'opposé de là où nous souhaitons aller, crotte !

Demi-tour ! Mais comment est-ce qu'on s'est débrouillé ? Il nous faut un moment pour comprendre que dans le nord de l'île, les turcs ont rebaptisé toutes les villes. Les noms sur la carte ne correspondent donc plus en rien à ceux des panneaux. Le Nicosia de l'aéroport s'est transformé en Lefkosa. Nous finissons par y arriver, après 80 km de détour.

Il nous faut maintenant traverser Nicosie, ou plutôt Lefkosa, (qui soit dit en passant est la plus grande ville de l'île), afin de trouver un point de passage qui nous permettra de franchir la frontière pour accéder à la partie nord de l'île. Je vous ferai grâce des détails de la galère que c'est que de se repérer dans une ville étrangère, en pleine nuit, en roulant à gauche avec une boite automatique (pour vous faire une idée, un simple effleurement de la pédale de frein et la voiture s'arrête brusquement en pleine circulation, rond point à trois voies à emprunter par la gauche, ... bref, un régal !).

Mais heureusement, le voyagiste a tout prévu, et nous a précisé sur sa feuille de route qu'il fallait tourner à gauche entre le poste de police et les bureaux de Cyprus Airways. Nous n'avons jamais vu ni l'un ni l'autre. En désespoir de cause, nous nous arrêtons dans une station service (il est 22h30) pour demander notre chemin. Miracle ! L'homme parle très bien français et se montre très sympathique. Il nous indique la route pour nous rentre à la frontière mais ses explications n'iront pas plus loin. Côté turc ou grec, les chypriotes ne nous renseigneront jamais sur l'autre côté de la ligne de séparation, la scission est réelle.

Enfin ce fameux point de passage. Je me rends au guichet pour m'acquitter des frais d'assurance nous autorisant à rouler au nord. M. Pancarte nous avait parlé de 20 euros à l'aéroport. Notre feuille de route indique 25 euros. M. Guichet me dit 35, et me tend finalement une facture de 40 euros. Je proteste pour la forme, l'agent de police me dit "all it's ok". Je paye donc tout en ayant la désagréable sensation de m'être faite enflée.

Nous arrivons sans trop de difficulté à trouver la ville sensée nous accueillir, Kyrénia (rebaptisée Girne sur les panneaux). Les explications du voyagiste sont d'une précision exemplaire : "L'hôtel se trouve à 15 km à l'ouest de Kyrénia". Pas d'adresse, pas de téléphone, ... nous vivons un petit moment de solitude... Pour ne rien arranger la pluie s'est mise à tomber à grands seaux.

Nouvelle galère dans Girne pour trouver ce fameux ouest que nous suivons sans vraiment savoir où nous allons. La route longe la côte, nous nous éloignons de la ville et passons devant de nombreux chantiers, hôtels, bars à hôtesses. Les kilomètres s'enchaînent et nous ne voyons toujours pas l'hôtel. La bonne humeur commence sérieusement à s'altérer. C'est en jurant que nous nous arrêtons sur le bas côté pour appeler le numéro d'urgence remis par M. Pancarte. Mais juste au moment de dégainer nos portables, nous apercevons enfin l'hôtel Syména, à 50 mètres de là. Ouf ! les vacances peuvent commencer (heureusement car le numéro d'urgence ne répond pas, nous l'expérimenterons 2 jours plus tard).

Des petites galères qui ont aussi contribué à faire de ce séjour des vacances inoubliables et exceptionnelles. Une grosse pensée à Gaëlle, sans qui rien n'aurait été pareil.



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